Stage 6, la fin...

Pour changer un peu, une chronique qui n'a rien à voir avec le monde du VTT engagé, mais qui n'est pas sans rapport avec DH - North Shore...


Petite explication technique : comme vous vous en êtes sans doute aperçu, DH - North Shore propose une section Vidéo où près de 500 vidéos sont à l'heure actuelle disponibles. Bien sûr, la grande majorité de ces vidéos proviennent de sites de partage tel que Youtube ou Dailymotion (pour les plus connus d'entre eux) ou encore Rip.tv (spécialisé dans les vidéos de sports extrêmes). Ces sites permettent d'insérer les vidéos qu'ils hébergent sur d'autres pages web, fonctions qu'utilise DH - North Shore.

Mais nous avons aussi réalisé quelques petites vidéos, outre une série de caméras embarquées qui doivent être hébergées sur un serveur. Celui sur lequel est hébergé le site est communautaire, ce qui signifie qu'il héberge plusieurs centaines voir milliers d'autres sites. Il n'est donc pas très rapide, ce dont vous avez dû parfois vous rendre compte. Si pour les pages contenant essentiellement du texte, comme le Forum ou la section des Chroniques, cela n'est pas trop sensible, cela peut devenir parfois génant pour l'affichage des photos, voir très pénible pour l'affichage des vidéos.

Whistler - Andy C - C.C. License

Ainsi, comme vous l'avez sans doute remarqué, les caméras embarquées de la section Pistes & Spots sont parfois l'objet de coupure (pendant la mise en cache du flux streaming) qui peuvent être répêtées et fort longues. Cela ne se produit pratiquement jamais pour les vidéos "extraites" des sites de partages parceque leur téléchargement n'est en rien affecté par une éventuelle surcharge du serveur sur lequel est hébergé DH - North Shore.


Le second problème auquel nous sommes confronté pour l'affichage des vidéos que nous réalisons, et particulièrement les caméras embarquées, réside dans le fait que pour obtenir une image de qualité satisfaisante, il est impératif d'utiliser un format de compression (un codec en langage technique) performant. Ainsi, cela permet de limiter la taille des fichiers afin de ne pas trop augmenter la durée des téléchargements et les temps d'attente pour l'affichage des vidéos.

Pour cela il existe un format qui sort du lot, c'est le codec DivX (célèbre dans la communauté P2P) qui autorise le streaming (c'est à dire l'affichage de la vidéo pendant son téléchargement) et qui, surtout, permet un bon ratio de compresssion pour les vidéos où l'image est très animée (cas typique des caméras embarquées) sans trop sacrifier la qualité.


Nos vidéos sont encodées en DivX et c'est la raison pour laquelle vous devez, pour les visionnez, télécharger au préalable un lecteur compatible, en l'espèce le DivX Web Player. Pour accélérer les temps de chargement de ces vidéos, j'avais décidé d'opter pour le site de partage de partage de vidéos de DivX, Stage6, et ce pour la simple et bonne raison que ce site est l'un des rares à accepter l'hébergement de vidéos encodées avec le codec éponyme.

A ce jour, j'avais uploadé une seule vidéo sur ce serveur (la course de Peille 2007), mais toutes les vidéos que nous avons réalisé avaient été encodées au format DivX justement dans l'optique de leur hébergement sur Stage6, leur transfert était imminent.


Or, vers le 22 février 2008, j'ai reçu un email de Stage6 m'indiquant que pour des raisons financières liées au coût de maintenance du site et de la bande passante qu'il nécessite, il fermerait définitvement le 28 février suivant rendant ainsi impossible l'accès aux vidéos qu'il hébergeait et, bien sûr, tout upload de nouvelles vidéos.


Mais la vérité n'est peut être pas aussi simple, et derrière la possibilité de partager et d'héberger gratuitement des vidéos sur des serveurs performants, se cache parfois des enjeux financiers que l'on ne soupçonne pas toujours. Sous le titre "Pourquoi Stage6 a-t-il réellement fermé", le site Numérama (ex ratiatum) a publié le 10 mars 2008 un très intéressant article que je vous reproduit ci-après (le site de Numérama est sous Licence Creative Commons comme DH - North Shore).

"DivX a-t-il jeté Stage6 aux poubelles pour des questions d'égo surdimensionné ? Alors que l'éditeur du célèbre codec vidéo a annoncé fin février la fin du site de streaming de vidéo plébiscité par des millions d'internautes, TechCrunch affirme que les raisons de la fermeture sont tout sauf les raisons économiques avancées. Chronique d'un gâchis amer.

"Stage6 a commencé comme une expérience et nous avons toujours su qu'il y avait un risque que ça ne marche pas", écrivait un employé de DivX sur la page d'accueil de Stage6 pour expliquer la fermeture du service de vidéo en ligne, le mois dernier. Problème, il semble que le site ait en fait marché (il recevait 17,4 millions de visiteurs par mois), et que les raisons de son abandon ne soient pas à chercher du côté des difficultés économiques supposées du site. C'est en tout cas ce qu'explique Michael Arrington sur Techcrunch.

Stage6 avait été lancé par DivX fin 2006, juste avant son introduction en bourse, pour démontrer les capacités techniques de son codec face au format Flash d'Adobe. Très vite, le site a réuni des millions d'utilisateurs conquis par la qualité des vidéos sans comparaison possible avec le format utilisé sur YouTube, Dailymotion et l'ensemble des sites de streaming vidéo. Le co-fondateur et directeur de DivX, Jordan Greenhall, a alors compris qu'il tenait une perle dans ses mains, et a cherché les moyens de valoriser Stage6 auprès d'investisseurs. Deux scénarios ont alors été étudiés. Soit revendre Stage6 au meilleur prix, soit créer une filiale de DivX et trouver des investisseurs pour miser sur le "spin-off".

En novembre, la banque d'investissement en charge du dossier a bien fait son travail et monté un dossier en or pour Stage6. Un ensemble d'investisseurs étaient prêts à mettre ensemble 27 millions de dollars sur la table pour financer le portail vidéo, et DivX gardait 20 % des parts et la quasi totalité des ressources opérationnelles du site, qui ne sont pas anecdotiques. En effet pour profiter de Stage6, les utilisateurs devaient installer le lecteur DivX qui embarque une barre d'outils Yahoo, rémunérée par le moteur de recherche. Sur 16 millions de dollars reversés en 2007 à DivX par Yahoo, 50 % seraient issus des téléchargements du player sur Stage6. Soit une manne annuelle de 8 millions de dollars, qui s'accroît. Les prévisions tablaient sur 10 millions de dollars pour 2008. D'après les estimations, Stage6 coûterait 1 million de dollars par mois en bande passante.

Fin novembre, le conseil d'administration de DivX Inc. est réuni pour approuver la séparation de Stage6 et l'opération de financement. Mais coup de théatre, les actionnaires refusent. Probablement impressionnés par le montant qui leur est proposé malgré la jeunesse du site, et désireux d'attendre plus longtemps pour obtenir plus encore, ils préfèrent annuler la scission au dernier moment. Le projet avorte, ce qui provoque la démission de l'ensemble des co-fondateurs et employés clés de Stage6. Le site devient une coquille vide sans maître à bord.

En décembre et en janvier, le site a continué à tourner mais les actionnaires ne savaient plus quoi en faire, une fois les cerveaux partis. Et chaque mois qui passe, c'est 1 million de dollars en moins dans les caisses de DivX. Selon Arrington, DivX aurait demandé début février à Greenhall de signer l'accord prévu en novembre, mais il aurait refusé, sans doute pour des raisons d'orgueil.

C'est ainsi que Stage6 a fermé, alors que son potentiel était réel. Et voici comme Flash se retrouve, malgré ses faiblesses techniques, en situation de monopole absolu sur les plateformes d'échange vidéo en ligne...".


Et en effet, comme l'indique à juste titre Numérama, cette fermeture va m'obliger à réencoder en Flash les vidéos qui l'avaient été en DivX afin de pouvoir les faire héberger sur d'autres sites de partage que Stage6.


La section des Vidéos n'est que peu affectée par la fermeture de Stage6, seules 5 vidéos sont devenues innaccessibles et seront en conséquence supprimées. Mais c'est un important travail en amont qu'il me faut recommencer...


Finalement, Internet n'est qu'un éternel recommencement...


Gil

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DH - North Shore : no fears...

Vous avez voulu offrir votre Toutenkarbon à votre petit neveu qui vous a ri au nez en partant sur votre Kona ? Une correction s'impose : le lecture de toutes les chroniques de DH - North Shore pour le remettre sur le bon trail !

Au programme : Stage 6, le pourquoi du comment de la fin...
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